Le Journal de Montréal – 22 septembre 2011 – Interview

Publié le 25 septembre 2011


EXILÉE DEPUIS 28 ANS

«Je ne serai jamais Française»

Diane Tell

Raphaël Gendron-Martin
22-09-2011 | 05h28

Considérée souvent comme «la plus Française des Québécoises», Diane Tell n’a pas oublié ses origines abitibiennes, même si elle s’est installée en France il y a près de 30 ans. «Je ne serai jamais Française», affirme-t-elle sans hésiter.

C’est en 1983 que Diane Tell a pris une année sabbatique pour aller vivre en France. À l’époque, la jeune artiste de 25 ans commençait à connaître du succès outre-mer et elle voulait en profiter. «Je n’étais pas partie pour vivre là, mais la vie a fait en sorte que j’y suis restée un an de plus et un an de plus…»

Cinq ans plus tard, elle déménageait dans le sud du pays, à Biarritz, où elle habite toujours. «Tout s’est enchaîné. Je n’ai pas du tout décidé que je m’en venais vivre ici pour toujours.»

Grâce à son énorme succès Si j’étais un homme et à sa collaboration avec Michel Berger et Luc Plamondon sur La légende de Jimmy, Diane Tell a toujours eu une grande notoriété auprès des Français.

«La France est un pays de réseaux. J’y ai fait beaucoup de concerts, trois comédies musicales et j’ai eu mon émission de radio. Les Français, quand ils t’aiment, c’est pour toujours. C’est un public qui est attaché aux artistes. Tu n’es pas obligé de le regagner chaque fois que tu fais un disque.»

Une étrangère

Les Français appréciant généralement l’accent québécois, il y en a certains qui ont «disputé» la chanteuse parce qu’elle ne l’avait pas gardé.

«Ils disent qu’on a conservé dans la langue française québécoise des expressions qui leur rappelle leur enfance, leurs grands-parents.»

Même si elle habite en France depuis 28 ans, Diane Tell se considère étonnamment encore comme une étrangère là-bas. «Je ne serai jamais Française. Les gens me demandent tout le temps si j’ai un passeport français. Je n’en veux pas. Je n’ai pas besoin de devenir Française. J’ai une carte de séjour. Je suis une étrangère en France. Je veux rester Québécoise. Je suis contente d’être comme ça.»

«Quand je fais une émission en France, il y a encore des gens qui me demandent si le voyage n’a pas été trop long. Ils pensent que je suis encore au Québec! Pour les Français, je serai toujours Québécoise.»

Revenir plus souvent au Québec

Née à Québec, Diane Tell a déménagé en Abitibi à l’âge de deux ans. À neuf ans, sa famille partait vivre à Montréal. «Après, ç’a été New York. J’ai beaucoup bougé. Mais c’est à Val-d’Or que j’ai mes racines», dit celle qui retournera en Abitibi pour une troisième fois cette année.

Pour son nouvel album, Rideaux ouverts, la chanteuse a passé beaucoup de temps au Québec et elle prévoit y revenir plus souvent que dans le passé. Reviendra-t-elle y vivre un jour? «Ce n’est pas impossible, même si ce n’est pas quelque chose que j’envisage. Tout se passe bien ici. Je vis au jour le jour.»

* * *

SA CARRIÈRE EN FRANCE

La chanson Si j’étais un homme touche le coeur des Français en 1981.

Déménagement à Paris en 1983.

Déménagement à Biarritz en 1988. Luc Plamondon et Michel Berger la contactent pour le projet de comédie musicale La légende de Jimmy (1990-1991).

Nouvelle comédie musicale, Marilyn Montreuil, en 1991-1992.

Émission de radio, Les Louves (2006), sur les ondes de France Inter. Concerts en duo avec Robbie McIntosh, ainsi qu’avec des musiciens dirigés par Laurent de Wild.

Comédie musicale Je m’voyais déjà (2008) au Gymnase de Paris.

Sortie de l’album jazz Docteur Boris Mister Vian (2009).

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SOURCE : DIANETELL.COM MEDIA