Voir (Québec Canada) le 20 octobre 2011

Publié le 20 octobre 2011

20 octobre 2011

par Antoine Léveillée

Diane Tell Tout sauf snob


Photo : Benoît Charlot

Grâce à Boris Vian, Diane Tell renoue avec le Québec. Après ce périple jazz français inspiré, elle sortira un album tout québécois au mois de novembre. Mais juste avant, un petit dernier pour Boris.

Le projet Boris Vian, avec l’album Docteur Boris & Mister Vian, semble avoir de nouveau ouvert les portes du Québec à Diane Tell. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas revue aussi souvent ici depuis qu’elle habite sur la côte basque et fait carrière en France. Accueillie à bras ouverts avec cette production très réussie, la voici maintenant qui remet ça avec un nouvel album de chansons originales intitulé Rideaux ouverts.

« Tout ça s’est fait très naturellement depuis que j’ai rencontré Serge Fortin, avec qui je travaille au Québec, relate-t-elle. J’avais de la musique et, à temps perdu, il a travaillé sur l’écriture de quelques chansons sur la musique. Au départ, je me disais qu’il y aurait plusieurs auteurs et plein d’invités spéciaux sur le disque. Mais c’est allé plus rapidement que prévu. Avec Serge, c’était comme une partie de tennis; les chansons se sont additionnées au fur et à mesure que je lui envoyais mes maquettes. En moins de deux mois, nous avions plus de huit chansons! Par la suite, il a pris les choses en main, il m’a présenté des musiciens, et l’album est devenu un projet concret. » De surcroît, un album presque tout fait au Québec. Chose rare dans le cas de Diane Tell, qui n’avait pas enregistré ici depuis 1982 pour l’album Chimères… « Ça fait longtemps! En plus, c’est un album que j’avais enregistré dans la ville de Québec! »

« Lorsque j’ai commencé ma tournée pour le projet Vian ici, j’ai quand même fait mes devoirs. Je suis entrée dans une petite boutique de disques et j’ai acheté 25 albums québécois. Je rencontrais plein de nouveaux artistes dans le cadre des festivals, c’était normal que je me replonge dans ce qui se fait de bon et que je me mette à jour! C’était clair pour moi, il y a un an, que mon prochain album allait se réaliser ici. Après une absence de cinq ans, le projet Vian me donnait l’occasion de montrer ce que je faisais en dehors de la France et je crois que l’album a été apprécié aussi. »

Pour la musicienne, ce projet à caractère jazz était tout ce qu’il y a de plus naturel. Elle-même avoue que jeune, elle n’était pas attirée par les ballades acoustiques françaises et consommait plutôt du jazz et du rock fusion que du Maxime Le Forestier. Avec Docteur Boris & Mister Vian, elle faisait d’une pierre deux coups, c’est-à-dire chanter en français des standards américains adaptés par Boris Vian lui-même. « Ça n’avait jamais été fait. Ces chansons sont en quelque sorte des inédits. Et certaines sont très loin des versions anglaises originales. Par exemple, la chanson Moi sans toi, adaptée de Dead I Do, qui est devenue de la grande poésie. Mais Boris Vian était un grand amateur de jazz, on voit qu’il respectait ce répertoire et le comprenait. Il savait mettre des mots sur des mélodies qui swinguent sans les abîmer. »

Avant de plonger sous peu dans la promotion de son nouvel album « québécois », qui devrait sortir le 15 novembre, Diane Tell revient à Boris Vian à l’occasion du Festival de jazz. Un clin d’oeil musical qui sera ponctué de quelques nouvelles chansons, il va sans dire.

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