Metro Montréal – Interview – le 24 novembre 2011

Publié le 24 novembre 2011

Diane Tell: Gens du pays c’est à votre tour

Denis Beaumont

Rideaux ouverts a été réalisé de façon «très spontanée», dit Diane Tell.

JESSICA ÉMOND-FERRAT

MÉTRO

Publié: 24 novembre 2011 22:55

Après avoir sorti son «très français» dernier opus, Docteur Boris et Mister Vian – une relecture jazzée des classiques de Boris Vian –, Diane Tell s’est posé la question : qu’est-ce qui ferait un aussi bon concept pour un prochain album? «Refaire le même genre de projet m’apparaissait improbable, puisqu’il n’existe pas beaucoup de répertoires du même calibre que celui de Vian, dit l’artiste. Je me suis alors dit : “Et si je refaisais un album de chansons originales? Et si je le faisais au Québec?” Ça a fait tilt tout de suite, c’était LA bonne idée.»

Sa rencontre, à l’anniversaire des 75 ans de Val-d’Or, avec l’auteur-compositeur-interprète Serge Fortin, qui co-signe et co-réalise l’album, a aussi été déterminante dans la décision qu’a prise Diane Tell de s’entourer d’une équipe entièrement québécoise. «On peut dire que c’est mon premier vrai album québécois, fait remarquer la chanteuse. Mes premiers disques, avant que je ne déménage en Europe, avaient été réalisés avec des directeurs artistiques américains.»

Cette fois-ci, Diane Tell s’est non seulement fait un point d’honneur de ne faire appel qu’à des collaborateurs de la Belle Province, mais aussi de ne pas avoir recours à ceux «qu’on voit tout le temps partout». «On n’a pas fait ça avec de grosses vedettes; on essaie de faire des choses sincères, pas d’éblouir avec du brillant», dit-elle. Elle a également tenu à ce que chaque chanson soit écrite en collaboration avec Serge Fortin : «Je ne voulais pas qu’il y ait des chansons juste de Diane Tell, je voulais vraiment le faire avec Serge. Ç’a été très spontané, il m’envoyait des textes, j’enregistrais des musiques, il me renvoyait la balle…»

Le fait d’avoir créé cet album dans «le pays de son enfance» a contribué, croit l’artiste, à ce qu’elle retrouve l’innocence et la spontanéité propre à la jeunesse. «J’aime ça! s’exclame-t-elle. Quand on en a fait beaucoup, au bout d’un moment,  on n’est plus capable de faire des albums réfléchis.»

Cette spontanéité a néanmoins mené à un opus dont les chansons sont liées par un même thème : l’amour, bien sûr. «Ce sont des chansons d’amour, et je dirais même que ce sont les chansons d’un amour, précise Diane Tell. On commence en haut de la pente, puis ça tombe, comme une feuille d’automne… et à la fin, elle se reprend en main et revient tout en haut.»

L’artiste ne s’étonne pas que Rideaux ouverts respire l’optimisme, malgré certains passages plutôt mélancoliques. «Je suis assez positive comme fille, et je crois que l’album est très gai, dit-elle. La conclusion, c’est mieux vaut être amoureux que pas amoureux. La vie prend une autre couleur.»

Son plus gros défaut
Diane Tell garde encore en mémoire le souvenir d’une de ses premières entrevues, au cours de laquelle le journaliste lui avait dit : «Ton gros défaut, c’est que tu fais toutes sortes de chansons différentes. Du brésilien, des ballades, du rock, du jazz… Il va falloir que tu décides dans quel style tu veux évoluer.» Forte et décidée, la musicienne a choisi de continuer sur la voie de l’éclectisme, et sur Rideaux ouverts, on retrouve aussi bien du country et des ballades que de la pop entraînante.

«Dans la vie, ton gros défaut, si tu le travailles comme il faut, ça peut devenir ton style, ce qui te démarque, fait-elle remarquer. Je n’ai pas peur de passer d’une carte à l’autre. Bon, il ne faut pas partir en peur non plus… je ne ferai jamais du heavy metal, je pense!»

Rideaux ouverts
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