La Dépêche – Le 25 novembre 2011 – En concert à Lespinasse

Publié le 24 novembre 2011

Lespinasse. Diane Tell en concert : rien que pour ses yeux

Publié le 22/11/2011 08:27 | Laurence Desmoulin

Diane Tell, née Diane Fortin, sera en concert solo guitare voix à Lespinasse, le 25 novembre à l’Espace Canal Des 2 Mers. Un exercice ardu pour l’artiste mais qu’elle maîtrise parfaitement depuis le début de sa carrière. « Je trouve que c’est important pour moi de conserver cette formule et c’est aussi intéressant pour le public de découvrir des chansons dans leur simple appareil… La mélodie, l’harmonie principale, les paroles, la voix et un instrument pour l’accompagner, c’est vraiment très particulier. Quand on est tout seul avec une guitare, c’est vraiment la chanson qui prime ». Diane revient du Canada pour la sortie de « Rideaux Ouverts », son dernier album. Elle nous en livre quelques secrets : « C’est lors du 75e anniversaire de Val D’Or que j’ai rencontré, il y a un an, l’auteur compositeur Serge Fortin. Nous sommes tous les deux des Fortin de cette même ville. Nous devions écrire qu’une seule chanson ensemble puis nous avons finalement écrit tout un album sur le thème de l’amour où les chansons se suivent. C’est une femme dont l’histoire d’amour est arrivée à maturité. Il se passe des tas de choses dans sa vie, elle finit par ouvrir ses rideaux, prendre sa liberté, rencontrer des gens, retomber amoureuse… ». Un opus magnifique ou le timbre de sa voix, si singulier, épouse parfaitement les différents styles de mélodie. Pour ce qui est de la musique, confie Diane : « c’est assez Nord-Américain, plutôt country, folk avec une petite touche de rock. J’ai surtout fait les musiques et Serge les textes mais également l’inverse, puis nous avons associé Benoit Sarrasin et Alain Dessureault ». Installée à Biarritz, Diane a toujours été très active en parallèle de sa carrière : « j’ai fait d’autres choses comme de l’humanitaire, de la photo et appris à piloter ». D’ailleurs la photographie, c’est une de ses grandes passions : « Je continue à en faire énormément, j’aime ça ! J’ai fait des expos et j’aimerai bien réaliser un bouquin. J’en ai fait beaucoup en Birmanie, en Afrique… Je travaille beaucoup l’argentique avec un Leica, surtout en noir et blanc mais aussi avec un polaroid et maintenant avec mon i-Phone. J’appelle ça le « i-Art ! ».

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INTERVIEW : L’INTEGRALE

Diane Tell, tout en confidences…

Quand on prononce son nom, les visages s’illuminent en pensant à ses chansons qui l’ont fait connaître en France « Si j ‘étais un homme », « La légende de Jimmy », « Faire à nouveau connaissance…». En artiste branchée, Diane Tell, née Fortin, surfe sur le web comme sur les cordes de sa guitare où s’amoncellent quelques grands succès. A peine le temps pour elle de poser ses valises à Paris que cette sympathique Québécoise exilée par amour à Biarritz depuis maintenant 25 ans, s’apprête à repartir vers le Canada, le continent qui l’a vue naître… mais promis, juste le temps pour elle de lancer début novembre son dernier album « Rideaux ouverts » puisqu’elle sera en concert solo, le 25 novembre à l’Espace Canal Des 2 Mers à Lespinasse. Rencontre.

– Vous revenez de Montréal où vous avez enregistré votre dernier album, vous pouvez-nous en dévoiler quelques secrets (le style, les thèmes des chansons) ?

C’est un album qui a été entièrement écrit et composé par des Québécois. C’est lors du 75e anniversaire de la ville de Val D’Or que j’ai rencontré, il y a un an, l’auteur compositeur Serge Fortin. Nous sommes tous les deux des Fortin de cette même ville. Nous ne devions écrire dans un premier temps qu’une seule chanson ensemble puis nous avons finalement écrit tout un album où les chansons se suivent, sur le thème de l’amour: c’est une femme dont l’histoire d’amour est arrivée à maturité. Il se passe des tas de choses dans sa vie, elle finit par ouvrir ses rideaux, prendre sa liberté, rencontrer des gens, retomber amoureuse… Pour ce qui est de la musique, c’est assez Nord-Américain, plutôt country, folk avec une petite touche de rock. J’ai surtout fait les musiques et lui les textes mais également l’inverse, puis nous avons voulu également associer deux amis collaborateurs, le pianiste Benoit Sarrasin et un poète Val d’Orien, Alain Dessureault. Je retourne le 3 novembre pour la troisième fois cette année à Val d’Or, où j’ai vécu avec ma famille quand j’étais petite, pour le lancement spécial de « Rideaux Ouverts ». Je dédicacerai à Lespinasse des albums du Canada dont la sortie est prévue en France, en janvier 2012.

– Diane Tell, vous jouez en solo sur la scène de l’Espace Canal des 2 Mers à Lespinasse, pourtant certains artistes confirmés n’aiment pas jouer seul, sans leurs complices. Ils préfèrent être très entourés sur scène, cela les rassurent, apparemment ce n’est pas votre cas…

Non, J’ai toujours fait des concerts en solo guitare-voix depuis le tout début. D’abord je trouve que c’est important pour moi de conserver cette formule et c’est aussi intéressant pour le public de découvrir des chansons dans leur simple appareil… La mélodie, l’harmonie principale, les paroles, la voix et un instrument pour l’accompagner, c’est vraiment très particulier. Plus il y a de musiciens, et plus la chanson se noie dans une interprétation…  C’est intéressant mais pour autre chose… ça groove, c’est joli à voir et beaucoup de choses se passent sur scène. Quand on est tout seul avec une guitare, c’est vraiment la chanson qui prime. Mais c’est plus difficile pour moi, je n’ai pas intérêt à avoir mal au petit doigt !

– En fait vous privilégiez le coté intimiste…

J’aime les deux, j’aime travailler avec des musiciens. On ne fait pas exactement les mêmes chansons. Je ne privilégie rien, je fais des choses différentes au mieux de la formation… à Dax on était 35 sur scène, à Toronto on était Trois, à Québec on va être six.

– La musique fait partie de votre vie, vous l’avez d’ailleurs commencée très tôt au conservatoire… Qui vous a fait prendre conscience de vos talents d’auteur-compositeur-interprète ?

Oh, j’ai commencé à composer et à écrire mes chansons à 12 ans. Jusqu’au 5e album, j’ai toujours chanté mes chansons, je n’ai jamais interprété celles des autres ou joué dans des groupes. Quand je suis arrivée en France, j’ai travaillé avec des auteurs par choix, sur des comédies musicales, puis je suis revenue à l’écriture et à la composition. Personne en particulier ne m’a révélée, ça c’est vraiment fait petit à petit. A l’école de musique mes professeurs m’ont encouragée à continuer mes compositions puis après j’ai chanté dans la rue, les bistros… Après mon premier album, j’ai commencé à faire des bars un peu plus grands puis des scènes … il n’y a pas eu de voie royale ! Parce qu’ici vous me connaissez avec « Si j’étais un homme » mais c’est mon 3e album !

– Au début des années 90, Michel Berger et Luc Plamondon vous donnent un des rôles principaux de « La légende de Jimmy », opéra-rock mis en scène par Jérôme Savary… c’est un énorme succès populaire. Vous pouvez nous parler de cette époque et de votre collaboration avec Michel Berger…

C’était la suite de « Starmania » d’un point de vue notoriété. Ils étaient tous les deux les créateurs d’une pièce qui avait eu tellement de succès, où toutes les chansons sont devenues des standards ! Et puis je connaissais Michel et Luc, ils m’avaient sollicitée plusieurs fois pour travailler dans l’une ou l’autre des reprises de « Starmania ». Pour tout vous dire, j’ai dîné avec Michel Berger. Un soir, en dernier recours pour me convaincre, ils m’ont organisé un tête-à-tête avec lui, ce qui était formidablement charmant. Je lui ai dit que je ne pouvais pas reprendre, qu’il y avait trop d’excellents interprètes qui avaient fait les rôles et que par contre, un jour, s’ils faisaient une nouvelle pièce, j’étais partante pour y participer. On s’est laissés là-dessus et deux ans après, il m’a rappelée pour « La légende de Jimmy ». L’année a été formidable, parce qu’ayant une carrière en solo, j’ai adoré évidemment le fait d’être dans une troupe et de défendre une pièce, de jouer plusieurs personnages : la fiancée de James Dean et aussi la groupie. Et puis j’ai rencontré Jérôme Savary avec qui j’ai enchaîné avec « Maryline Montreuil » et là pour le coup, j’étais compositeur en plus de jouer le rôle de Maryline. C’était le bonheur absolu à Chaillot, conditions superbes…

– En plus, c’était la bonne époque pour les comédies musicales…

Non justement, ça a été une période très difficile pour les comédies musicales. Rien n’a vraiment marché avant « Notre Dame de Paris ». Il y a eu la guerre du Golfe et ça un peu vidé les théâtres. Nous nous en sommes bien sortis car la chanson de « La légende de Jimmy » était un énorme succès et était jouée dans des théâtres nationaux. « Starmania », date des années 1970 et a duré un mois au Palais des congrès, c’est une pièce unique qui a eu un énorme succès car il n’y avait que des stars. Mais c’est vraiment les reprises et les albums qui ont énormément fonctionné. Toutes les comédies musicales mêmes les américaines et anglaises avaient du mal à tenir longtemps.

Aujourd’hui vous avez atteint la notoriété, mais quel regard portez-vous sur le début de votre carrière…

Mon 1er album jazz était complètement fou et a été remarqué car il n’y avait pas de femme auteur-compositeur-interprète au Québec quand j’ai démarré ma carrière, j’ai été la première. Avec mon deuxième album, j’ai gagné des prix (Révélation de l’année) et le troisième album, ça a été le raz-de-marée (reçoit 4 Félix prestigieux). Et là, nous avons fait deux années extraordinaires au Québec. Après je me suis installée en France et j’ai un peu coupé les ponts avec le Québec. Je n’ai pas eu la voie royale vous savez, j’ai beaucoup travaillé. Mais bon, ça c’est bien passé, j’ai fait des choses difficiles, différentes et de belles rencontres. Fin des années 80, j’ai écrit avec des auteurs fabuleux : Françoise Hardy, Boris Bergman… joué dans des comédies musicales… Puis je me suis installée à Biarritz, j’ai fait d’autres choses comme de l’humanitaire, de la photo, j’ai appris à piloter. J’ai toujours été très active.

– J’ai l’impression qu’aujourd’hui vous prenez votre temps et n’hésitez pas à faire ce que vous aimez, même si c’est plus intimiste comme votre avant dernier album jazz « Docteur Boris & Mister Vian » … je me trompe ?

En fait si je n’ai rien à dire, j’essaye de ne rien faire ! Je ne me force pas. J’essaye d’être toujours honnête par rapport à ça. Des fois c’est un peu plus difficile de trouver un projet. Quand j’ai trouvé le répertoire fabuleux de Boris Vian, sur des adaptations des grands standards du jazz, j’ai absolument voulu faire cet album. Mais les choses s’enchaînent plutôt vite avec la comédie musicale « je m’voyais déjà », les albums « Docteur Boris & Mister Vian » et « Rideaux ouverts »… je suis dans une période où j’ai beaucoup de choses à dire !

– En plus de votre carrière vous avez plusieurs passions… Vous pratiquez toujours le surf ?

(rires) Moins maintenant, je me couche plus tard, il faut se lever tôt pour pratiquer le surf !

– Vous pilotez toujours des avions ?

Je pilote un peu mais pas beaucoup en ce moment. L’aviation, c’est un sport sérieux, il faut garder la forme et continuer l’entraînement. En ce moment je fais beaucoup de musique… mais ça me manque !

– Et la voile ?

J’ai été l’invitée cet été d’Arnaud Boissière sur son bateau car j’ai chanté à St Nazaire pour l’association des sauveteurs en mers (SNFM) et il se trouve que l’on a remporté la course, mais c’est lui qui a gagné ! J’adore la voile, j’en ai beaucoup fait avec mon père.

– La photographie, c’est une de vos grandes passions…

Je continue à en faire énormément, j’aime ça ! J’ai fait des expos et j’aimerai bien réaliser un bouquin un de ses quatre. J’en ai fait beaucoup en Birmanie cette année et aussi en Afrique. Je travaille beaucoup l’argentique avec un Leica, surtout avec des films noir et blanc mais aussi avec un polaroid et maintenant avec mon i-Phone. J’appelle ça le « i-Art ! ».

– C’est un moyen pour vous de décompresser ou de trouver l’inspiration pour la musique ?

Je ne sais pas, peut-être les deux mais c’est surtout un moyen pour moi de conserver des choses de mes voyages. C’est une manière de marquer sa mémoire définitivement et de faire de jolies images avec ces visages que l’on voit, que l’on rencontre et qui font partie de nos vies une fois qu’on les a dans nos boîtes noires. Ces gens-là font partie de ma vie ! J’ai fait beaucoup de photos quand j’étais adolescente, j’avais une chambre noire. J’en refais maintenant beaucoup depuis une vingtaine d’années. C’est la lumière surtout qui m’inspire, il faut qu’elle soit belle. Je crois qu’à la fin de ma vie, ce sera un témoignage.

– Quand je vous écoute, j’ai l’impression que vous avez plusieurs vies en une !

(Rires) oui, mais il y a aussi des moments de repos où on a plus le temps de faire une chose ou l’autre… ça va toujours de l’écriture à la composition, à la photographie, aux voyages, aux spectacles et puis j’adore être en studio aussi.

– Vous êtes toujours en création ?

La plupart du temps oui, mais en ce moment pas beaucoup. Je suis surtout entrain de renouveler mon site internet et de m’occuper de la création du CD. Je suis dans ma phase de productrice pour finir l’album et puis, je prépare les concerts et je donne pas mal d’interviews. Je ne suis pas quelqu’un qui compose dès qu’elle a 5 minutes, il faut que je me mette dans une phase spéciale pour l’écriture et la composition.

– C’est quoi la journée « type » de Diane Tell à Biarritz ?

(Rires) Ça dépend à quelle heure je me couche ! J’ai la liberté de faire un peu comme je veux. Je fais du sport, je nage tous les jours et dès que je le peux, je vais voir la mer. J’aime bien faire à manger, c’est important pour moi la nourriture, car je suis souvent en tournée. Je m’occupe de ma famille et de moi, je lis, je vois mes amis… je fais du ménage !… Et je travaille beaucoup. Je suis beaucoup sur mon ordinateur à organiser les choses, car par le net on peut continuer à travailler sans être à Paris ou Montréal… Mes journées sont bien remplies !

Propos recueillis par Laurence Desmoulin
pour la Ville de Lespinasse & La Dépêche Du Midi

Laurence Desmoulin, Responsable du Service Communication & Culture de la ville de Lespinasse.

Correspondante de la Dépêche du Midi. Hôtel de Ville – Place de l’Occitanie –  31150 LESPINASSE

Tel : 05 61 35 41 66 – Fax : 05 61 35 00 89  – www.ville-lespinasse.com