Interview Septembre 2002 – Tout de Diane

Publié le 1 septembre 2002

INTERVIEW

Bidart, le 1er septembre 2002
Interview réalisée par Annie Arostéguy

Rien de Tell tout de Diane… cela veut-il dire que vous nous revenez plus Diane que Tell ? Avez-vous le sentiment d’avoir deux vies parallèles ou deux personnalités jumelles ?

Si j’avais la possibilité d’avoir deux vies, je les vivrais l’une après l’autre et non en parallèle ! Je n’ai qu’une vie… malheureusement ! Ce que je peux dire c’est qu’il est très difficile d’être tout à fait naturel en public et tout à fait anonyme en privé. Ces deux facettes de ma vie se mélangent dans toutes les situations… disons que c’est Diane qui travaille le plus dur pour que Tell ait de quoi la ramener dans les interview !

Ah bon ! Vous êtes du genre à la ramener ?

Je ne sais pas, il faut demander aux autres… je suis très enthousiaste et j’aime ce que je fais alors parfois je vante mon travail et celui de mes collaborateurs… à outrance… !  Faut m’entendre lorsque je ne suis pas contente… à l’extrême opposé pour le fond mais tout aussi enthousiaste dans le ton.

Vous ne la ramener peut-être pas mais vous nous revenez en tous les cas… et ce, 7 ans après Désir Plaisir Soupir, votre dernier album, c’est un retour voulu ou forcé ?

Forcé évidemment ! Vous croyez vraiment qu’il suffit de vouloir faire ce métier pour le faire ? Pour qu’un projet aboutisse, il faut y mettre beaucoup d’énergie et d’une certaine façon, faire le forcing… S’il m’a fallu 7 ans pour revenir sur la scène musicale c’est que j’ai peut-être un peu trop laissé venir les choses…

Vous avez fait quoi durant 7 ans ?

Pour la première fois de ma vie je me suis réellement engagée dans une action humanitaire. Je suis allée plusieurs fois en Afrique, deux fois en tant que pilote d’un équipage d’Air Solidarité. Une expérience très enrichissante et très prenante. J’y ai consacré presque tout mon temps. Dans un autre registre, j’ai tourné en duo avec Robbie McIntosh dans toute la France, au Québec, à Prague et au Ghana. J’ai écrit des chansons, enregistré des maquettes et je les ai présentées aux maisons de disques. En 2000 j’ai rencontré Bruno Gerentes et Varda Kakon chez BMG et nous avons décidé de travailler ensemble. L’album Popeline est presque terminé.

Pourquoi avez-vous fait le choix  de proposer au public  une compilation avant la sortie du nouvel album ?

Précisément parce que l’album n’est pas encore terminé. Sans contrat de disques depuis un certain temps avant mon arrivé chez BMG, mes disques étaient devenus introuvables dans les magasins. Il y a un peu plus d’un an, on a découvert des CD non-autorisés de mes chansons en belle quantité chez les grands disquaires en France, en Belgique, au Canada… La situation devenait embarrassante Il fallait rééditer les enregistrements au plus vite, pour leur préservation et pour leur diffusion. En plus des titres les plus connus, le CD « Tout de Diane » comprend une chanson inédite et un enregistrement nouveau de  » La légende de Jimmy « … toutes les autres chansons sont des versions originales remasterisés.

Parlez-nous justement de cette chanson écrite en collaboration avec Laurent Ruquier. « Boule de moi  » sort pour la première fois en CD mais vous la chantez depuis un certain temps il me semble ?

Oh oui ! Je la chante depuis quelques années… Nous l’avons interprété sur scène avec Robbie McIntosh à chacun de nos concerts et lors d’une émission de Michel Druker consacré à Laurent Ruquier. Cette chanson a été enregistrée pour le nouvel album mais elle est très différente des autres titres de Popeline. Elle porte en elle quelque chose de mon passé musical et un échantillon de l’avenir puisque les musiciens sont ceux du nouvel album. Ca tombe bien, c’est une chanson sur le désir d’avoir un enfant…

La légende de Jimmy version 2002, c’est une idée de votre maison de disque ?

Cela aurait pu l’être ! Mais c’était déjà fait. Cette version a été enregistrée en 99 dans une église romane du Pays Basque, plus précisément à Bidarray. J’ai réuni mon groupe ici pour réaliser un enregistrement acoustique et en public d’un peu moins d’une dizaine de titres. J’avais tellement envie de jouer, de faire de la musique, de produire quelque chose… je sentais également que le groupe s’en porterait mieux. Difficile de conserver l’enthousiasme de musiciens avec lesquels on fait des projets si on ne les voit jamais. Ca nous a soudé un temps… mais nous ne sommes réellement retournés en studio qu’en août 2001.

Quand aurons-nous le plaisir de découvrir Popeline, votre nouvel album et pourriez-vous-nous en dire quelques mots ?

On peut prévoir sans trop prendre de risques que l’album sortira en 2003 ! Les musiciens qui jouent sur l’album sont Robbie McIntosh à la guitare, déjà présent sur mon dernier album, Paul Beavis à la batterie avec lequel je travaille depuis quelques années sur scène et Pino Palladino à la basse qui est pour moi un des meilleurs musiciens au monde tout instrument confondu. Je réalise moi-même l’album et me suis chargée des programmations, des claviers, des coeurs et de l’édition des titres sur Protools. J’ai écrit la plupart des chansons mais quelques musiques ont été composées sur les mots d’auteurs : Yann Moix par exemple. Nous avons réalisé une adaptation d’Adia, une chanson de Sarah McLachlan et une version bilingue de  » Because of you  » de Robbie… Je n’en dirai pas plus ! Après l’interview je vous fait écouter. (Elle l’a fait… )

Vous aimez ce que vous faites, on le sent bien, mais aimez-vous ce que vous avez enregistré jusqu’ici pour cet album ?

J’aime mais je ne suis pas encore satisfaite, l’album n’est pas terminé. Je suis heureuse lorsque le projet avance, je me décourage durant les périodes de stagnation… J’ai hâte de le voir sortir mais je ne suis pas pressée d’en finir car j’adore être en phase de production, être en studio. Quand aurais-je à nouveau le plaisir de revenir en studio pour le onzième album… La suite de Popeline…. je n’en sais rien alors je bichonne. Au fond, cette suite dépend en partie du succès de Popeline… le succès n’est pas le but du jeu mais sans lui pas de confiance et pour produire, il faut gagner la confiance de nos partenaires lorsqu’il y en a et celle des personnes que l’on engage dans l’aventure.