FNAC.COM – Critique de l’album/coup de coeur – 15 mars 2012

Publié le 17 mars 2012

 

Les perles

Diane Tell, le retour à la pop

Publié le 15/03/2012 – Emmanuelle Le Dorlot

On ne le dira jamais assez, Diane Tell est une pièce maîtresse de la chanson québécoise, celle qui a ouvert de nombreuses portes. Sans elle, pas d’Ariane Moffatt, pas de Catherine Major. A la fin des années 70, elle a été l’une des premières auteures, compositrices et interprètes québécoises, défrichant ainsi un territoire battu, alors, principalement par les hommes.

Boudée à tort par le Québec (les médias) parce que la vie a simplement voulu qu’elle pose ses valises quelque temps en France pour ne plus en repartir, Diane Tell pourrait faire à nouveau connaissance avec son Québec natal. Après une escapade particulièrement réussie dans l’univers jazz de Boris Vian, Diane Tell revient sur le devant de la scène avec un nouvel album Rideaux ouverts aux sonorités pop, folk, country, chanson qui sentent bon le Québec, et plus généralement les ambiances nord-américaines. Une raison à cela ; cet album est le fruit d’une belle rencontre, celle entre Diane et son compatriote, Serge Fortin, pièce angulaire de ce projet.

Même si cet album semble plus taillé pour le public québécois, il nous permet de retrouver tout le talent de Diane Tell. Tout d’abord, c’est un réel plaisir de réentendre, on ne le dira aussi jamais assez, cette belle voix, si reconnaissable. Une voix tout en douceur, sensualité, délicatesse qui nous émeut, nous touche, nous fait frissonner de bonheur comme au premier jour. Malgré le temps qui a passé, cette voix n’a pas changé.

Comme son titre l’indique, Rideaux ouverts, cet album est à l’image de Diane, sincère et sans fard. Depuis plus de 30 ans, Diane Tell a toujours mené sa carrière avec authenticité et droiture, ce qui est rare. Bluff, esbroufe, hypocrisie, imposture sont des mots inconnus de son vocabulaire. Diane, il faut la prendre telle qu’elle est, et c’est cette vérité qui la rend si juste dans son art et donc si attachante. En tirant ses rideaux, Diane s’ouvre, encore et toujours, sur l’autre qu’il fasse partie de son cercle intime ou non. Le thème de cet album est l’amour et son scénario, la vie amoureuse d’une femme dans ses différentes étapes, de l’état de grâce à la rupture. Cette histoire est interprétée avec beaucoup de passion, de sensualité comme si Diane nous emmenait directement là où tout palpite, tout se brise, l’intimité du cœur et des émotions de cette femme.

Chère Diane, je me permets de vous laisser ici un petit mot mais celui-ci n’est pas celui d’un adieu comme dans votre chanson mais plutôt, un petit mot pour vous dire simplement merci pour ces rideaux ouverts et ces petits astres qui vont briller chacun à leur manière sur nos vies, ces 12 nouvelles chansons.

Lecteurs et lectrices de ces quelques lignes, je n’aurais qu’un mot, faite à nouveau connaissance avec une Diane Tell qui sait si bien conjuguer le verbe « aimer ». Rideaux ouverts est disponible chez tous les bons disquaires. Diane a ouvert ses rideaux, elle vous invite, il serait dommage de passer votre chemin.

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