Critique (Une) – Francis Hebert – Epurée – 30 mai 2013

Publié le 2 juin 2013

blogue de francis hebert

Epurée

Francis Hebert – 30 mai 2013

Lire dans le contexte ici

Il y aurait plusieurs raisons de passer à côté du nouvel album de Diane Tell qui sort sur les tablettes ces jours-ci, mais déjà disponible en numérique depuis fin mars. Ce serait une erreur de le louper, car il est d’une grande beauté, même pour ceux qui n’ont, jusqu’à présent, jamais été touchés par son univers. Là, en enregistrant cet opus en solo, avec juste sa guitare et sa voix, elle nous touche plus que jamais.

L’épure convient bien à certains artistes, tel William Sheller ou Jean-Claude Darnal. En solitaire, certains peuvent faire des miracles d’émotion. Diane Tell y parvient ici. Elle reprend plusieurs morceaux de son répertoire dont les classiques Gilberto qui salue la bossa-nova et Si j’étais un homme. Elle chante du Vian, Aznavour ou Françoise Hardy.

C’est d’une justesse, d’une pureté, d’une délicatesse…

Pour le moment, la version cd n’est disponible au Québec que dans la chaîne Renaud-Bray qui jadis était libraire-disquaire mais ressemble de plus en plus à un magasin de jouets et de thé… Autant les chansons de Tell sont belles ainsi dénudées, autant le procédé «marketing» de forcer les mélomanes à acheter dans un magasin exclusif est répugnant. On peut par ailleurs le trouver en numérique sur iTunes, mais celui qui aime le CD est coincé.

On peut espérer que cette exclusivité Renaud-Bray (un peu l’équivalent des éditions FNAC en France) ne sera que temporaire.

Ce Tell-là mérite une diffusion plus large, une place privilégiée dans notre collection.

Mise à jour: Diane Tell explique son choix dans les commentaires.

Commentaires sur le blogue de Francis reproduits ici

2 Réponses à “Épurée”

  1. Diane Tell dit :
    31 mai 2013 à 05:28 | Réponse

Bonjour Francis.

Merci infiniment pour vos bons mots sur mon album UNE et plus généralement pour tout ce que vous écrivez ici sur la chanson francophone, la musique, les artistes… merci pour votre blogue quoi ! Tout y est intéressant, j’ai beaucoup appris à vous lire et pris autant de plaisir à parcourir mois par mois vos articles.

Je me permets toutefois de commenter la dernière partie de votre critique en expliquant à l’auteur de ce blogue et à vos lecteurs pourquoi notre album physique est en vente uniquement chez Renaud-Bray.

La réalité n’est pas comme vous l’écrivez « un procédé «marketing» -pour- forcer les mélomanes à acheter dans un magasin exclusif… » -ce que vous trouvez-répugnant ». Le mot est fort, ce qui m’amène à commenter ici.

Afin d’être distribué partout, il fallait signer avec un distributeur, ce que nous avons tenté très sérieusement de faire. Au Québec il y en a deux : Select et DEP. Malheureusement nous ne sommes pas tombés d’accord avec l’un ou l’autre pour cet album. Les raisons sont simples :

1) Nous avons déjà signé avec un distributeur pour l’ensemble de notre catalogue numérique pour le monde et la politique des 2 distributeurs cités est d’avoir l’exclusivité pour le physique et le numérique sur leur territoire, ce qui rendait difficile l’aboutissement de la négociation.

2) Nous souhaitions pour l’album UNE, une distribution physique toute simple donc et ce, sans engager l’ensemble de mon catalogue fruit du passé. J’ai lutté toute ma vie pour recoller les morceaux de mes phonogrammes en une seule pièce maitresse, j’y suis enfin arrivée et je tiens justement à rester maitresse en ma demeure. Les distributeurs travaillent généralement avec des labels, ceux-ci peuvent avoir un certain poids et grâce à cela garder un certain contrôle. Lorsqu’un distributeur signe avec un artiste en direct pour tout un répertoire, sa politique consiste à prendre le contrôle du fond pour en gérer la forme et décider seul de la vie ou de la mort des oeuvres dont il détient les droits. Ce n’est pas notre projet.

Cela ne veut pas dire qu’un deal avec une maison de distribution est impossible dans le futur, ça explique simplement pourquoi ce deal fut impossible pour UNE. Si nous avons proposé cet album à une seule enseigne c’est que nous n’avons pas la structure pour le « distribuer » de manière classique nous même. La direction de HMV se trouvant à Toronto, celle d’Archambault au sein de Québécor qui contrôle Sélect, deux grandes maisons à la porte desquelles nous n’avons pas frappé. Nous avons choisi Renaud-Bray sans la moindre hésitation. Blaise Renaud nous a accueilli avec joie et avec coeur, un vrai coup de coeur, pas un coup de pub.

Notre démarche est celle d’une petite boîte indépendante qui produit cash phonogrammes et vidéogrammes sans bénéficier de subventions ou d’avances sur recettes. Si l’album physique n’est pas disponible partout, il l’est dans tous les magasins Renaud-Bray, et sur leur site, c’est déjà ça et sans le coup de coeur de Monsieur Renaud pour notre démarche indépendante et pour l’album, il serait nulle part à l’heure où j’écris ces lignes.

Merci de m’avoir permis d’expliquer plus en détails ce qui n’est pas évident pour tous, je me rends compte. Bien amicalement, Diane Tell.

  1. norbert gabriel dit :
    31 mai 2013 à 06:54 | Réponse

On constate que les artistes qui ont la détermination d’être maîtres de leur art, et de sa diffusion ont beaucoup de mérite dans ce monde où « la distribution » qui est un service, se transforme en dictature hégémonique. Donc merci à Renaud Bray malgré tout …