Publié le 12 novembre 2011
DIANE TELL | RIDEAUX OUVERTS
Retrouver ses racines québécoises
«La relation avec le Québec a été brisée dès le départ, déplore-t-elle. Je m’en rendais compte quand je revenais. Il y a eu des articles assez méchants sur moi dans les journaux d’ici.»
Pendant 13 ans, soit jusqu’à l’avènement de son premier site Internet, elle a trimé dur pour continuer à se faire apprécier au Québec. «À partir de 1996, les choses ont changé, fait-elle remarquer. Le public québécois pouvait maintenant renouer avec moi à travers la vérité. Car avant ça, c’était uniquement à travers les journaux. Et il y a certains médias qui avaient développé une haine un peu maladive envers moi.»
MALHEUREUSE À PARIS
Vivant à Paris les premières années, Diane Tell a pris la décision de déménager dans le Sud de la France, à Biarritz, en 1988. «Mon attaché de presse de l’époque m’a dit que ma carrière était terminée. Mais je n’étais pas heureuse à Paris. Je faisais l’Olympia tous les deux ans, mais le reste du temps, je tournais ailleurs en province. Et quand j’essayais de composer, dans un petit appartement entouré de voisin, il y a certaines personnes qui se plaignaient.»
Elle a quitté la Ville Lumière et sa carrière s’est poursuivie. A-t-elle pensé un jour revenir au Québec? «Non, j’ai plutôt songé quitter la France et partir vers le Sud, répond-elle. Je serais partie pour simplifier ma vie, pas la compliquer. Si je revenais au Québec, ce ne serait pas pour faire un retour en arrière. Je ne suis pas contre l’idée de revenir un jour, mais il faut que ça se fasse naturellement.»
Déjà avec son nouvel album (lire autre texte), Diane Tell a créé de belles relations avec des artistes d’ici, dont les Abitibiens Serge Fortin et Anodajay.
Que représente l’Abitibi, et principalement Val-d’Or, pour elle ? «C’est la maison où j’ai grandi, mon pays d’enfance. Ç’a été très marquant pour moi, là où j’ai vécu mes premières grandes émotions. Mes parents se sont séparés quand j’étais jeune, mais avant ça, c’est là-bas que j’ai eu une famille qui vivait ensemble. C’est le seul endroit au monde où j’ai eu ça.»
ANODAJAY
Il y a quelques mois, Anodajay a fait découvrir Diane Tell à un tout nouveau public en échantillonnant sa chanson Souvent, longtemps, énormément sur le morceau rap Jamais su.
«Je ne le connaissais pas à l’époque et quand je l’ai rencontré, j’ai vu que c’était quelqu’un de droit et d’honnête. Le travail qu’il fait en Abitibi pour le rap, c’est extraordinaire. J’aimais aussi bien sa version de la chanson. Je trouve ça le fun que les générations se mélangent. Il y a tellement de murs aujourd’hui, c’en est fatigant. Mais quelque chose comme ça est plaisant, car ce n’est pas forcé.»
UN ALBUM ENTIÈREMENT FAIT AU QUÉBEC
Cela faisait quelques années que Diane Tell songeait revenir faire un album au Québec. C’est toutefois lors du 75e anniversaire de Val-d’Or, d’où elle est originaire, que l’artiste a eu le déclic pour son nouveau projet. La rencontre avec Serge Fortin, un auteur-compositeur abitibien, a aussi été déterminante dans sa décision.
«Serge était le metteur en scène pour le spectacle du 75e et j’ai demandé à chanteravec lui sur scène. Au début, je voulais avoir des collaborateurs québécois pour chacune des chansons de mon nouvel album, mais Serge est la seule personne qui est vraiment entrée dans l’idée, qui a travaillé fort et qui a gagné sa place. […]On dit que c’est le bébé du 75e, car sans ça, cet album n’existerait pas.»
Le duo a coréalisé Rideaux ouverts ensemble, en plus d’écrire et composer la majorité des chansons, tout en faisant appel à quelques collaborateurs (Alain Dessureault, aux textes, et Benoît Sarrasin et Dany Bédar, à la musique).
S’OUVRIR SUR L’EXTÉRIEUR
Ce nouveau disque comprend uniquement des chansons d’amour, mentionne la chanteuse. « Les chansons se suivent jusqu’à la chanson J’te laisse un mot, où il y a rupture. Les rideaux étaient fermés et il y a un changement avec la chanson suivante, Rideaux ouverts.»
En plus de faire référence à ce morceau, le nom de l’album parle à la fois du rideau utilisé au théâtre et aussi celui que l’on retrouve dans les maisons.
«Quand on est dans une pièce et qu’on ouvre les rideaux, souvent c’est au début de la journée. On imagine que la personne s’ouvre sur l’extérieur en faisant ça. Je trouvais que c’était une très belle image pour un album.»
Pour l’instant, peu de spectacles sont prévus au Québec, mais la chanteuse espère en ajouter une fois que l’album aura rejoint le public. «Il faut traverser un peu le mur des médias et des radios.
Pour le spectacle, je prévois le faire en deux parties. La première sera composée de surprises. Et dans la deuxième, j’aimerais présenter l’album comme un concept, de façon intégrale.»